Les articles traitent des questions de santé au sens large, en abordant à la fois la question de l'état de santé des migrants, celle de l'accès aux soins et des discriminations, ainsi que les pratiques individuelles ou collectives de soins. Deux thèmes majeurs : 1) les effets des inégalités sociales et des processus discriminatoires sur la santé des personnes immigrées, sur leurs possibilités d'accéder aux soins et d'être traitées pour leurs problèmes ; 2) les processus liés à la mobilité des patients, des praticiens et des savoirs de santé, la dynamique des réseaux transnationaux et les stratégies des migrants comme acteurs contraints par les politiques publiques.
Ce numéro vise à restituer un dialogue interdisciplinaire dans lequel la discussion théorique s'alimente et s'enrichit d'expériences contemporaines de recherche empirique en Amérique latine, en France et aux Etats-Unis, centrées sur des populations pouvant être catégorisées, selon les contextes, comme « noires », « africaines », « afrodescendantes », « afrocaribéennes », « antillaises », etc...
Cinq points sont développés dans cet article : la constitution des groupes "Africains" et "Ultramarins" en France; les conditions de production de "Noirs" en France, à travers une expérience partagée; la construction des "Noirs" comme problèmes politiques et sociaux; l'émergence d'organisations "noires"; les enseignements théoriques de ce changement catégoriel...
...Cet article plaide donc pour une réévaluation du statut de la parole minoritaire permettant une approche processuelle qui lie, dans l'analyse, les pratiques discriminatoires et les différents rapports sociaux qui les produisent et qu'elles expriment. Cette démarche est susceptible de faire apparaître les mécanismes objectifs récurrents qui sont au cour des dynamiques de minorisation aboutissant à la production d'individus et de groupes racisés. Mais cette sociologie compréhensive permet aussi de commencer à ouvrir la « boite noire » du racisme, en ne se contentant pas de constater des phénomènes discriminatoires ou ségrégatifs et en interrogeant ce que font les acteurs confrontés à ces processus : comment ils les interprètent, comment ils s'y adaptent et comment ils y résistent, ouvrant ainsi la question du changement social.
La combinaison des rapports de sexe, de classe et interethniques dans la production des inégalités, n'a été que très partiellement étudiée en France, et surtout de manière très générale et fort peu opératoire. En s'appuyant sur les travaux des Black Feminists, cet article propose une introduction au riche débat sur le thème de l'intersection de ces différents rapports sociaux qui s'est développé en Amérique du Nord, de manière conjointe dans les champs académiques et militants, depuis une trentaine d'années. Il aborde ses conditions d'émergence et de développement, sous l'impulsion d'Afro-américaines voulant faire reconnaître la spécificité de leur expérience du monde social ; les enjeux épistémologiques et méthodologiques ainsi que les efforts d'application empirique de ce cadre d'analyse ; enfin ses prolongements juridiques et politiques, marqués par une tendance à la réification des catégories de l'altérité (la "race", le genre, la classe) au détriment des processus qui les produisent. A l'heure où la France s'apprête à se doter d'une autorité indépendante de lutte contre les discriminations, cette vigoureuse discussion offre nombre d'enseignements tant pour leur analyse que pour leur traitement. (résumé de la revue)
La criminalisation des migrants combine les deux processus d'ethnicisation et de construction de la déviance pour produire une problématique sociale qui lie immigration et insécurité.
Soulignant la politisation du champ de l'immigration qui se manisfeste par l'émergence d'un modèle d'intégration républicain et par le développement de l'usage des catégories ethniques ("l'mmigré"), l'auteur montre en quoi cette contradiction entre modèle universaliste et ethnicisation conduit concrètement à l'aggravation des inégalités.
Les auteurs rendent compte de la façon dont le modèle républicain, fondé sur l'égalité des citoyens occulte la dimension raciste des inégalités collectives. Analyse du processus d'ethnicisation des rapports sociaux à l'oeuvre dans le traitement du phénomène de l'immigration. L'ouvrage clarifie un certain nombre de concepts : racisme, ethnisme, discrimination. Il donne les résultats de recherches de terrain illustrant la ségrégation dans l'espace urbain ou la discrimination à l'emploi dans l'entreprise, par exemple
La terminologie utilisée pour traduire la politique d'affirmative action mise en place aux Etats-Unis, au Canada ou au Royaume-Uni par le terme de discrimination positive est impropre et reflète la défiance éprouvée par la France, vis-à-vis de toute revendication collective portée par des minorités ethniques alors que l'ethnicisation des rapports sociaux est produit par les politiques publiques du fait de la décentralisation et de la mise en place d'une politique urbaine qui stigmatise des populations sur une base territoriale. Cette surlocalisation de la politique sociale a garanti une certaine égalité de traitement sur l'ensemble du territoire tout en occultant la part d'ethnicité et de racisme que ce ciblage a produit et qui doit être abordé comme un problème politique global ou d'organisation sociétale.
Le "dominé", en tant qu'individu, est le grand absent des recherches sur les discriminations et le racisme. Les travaux menés par les auteurs de cet article montrent que c'est l'analyse même de la discrimination, comme acte et/ou comme processus, qui, en France, reste bloquée par une conception juridiste du racisme et des ses manifestations concrètes.
Ces Actes rendent compte du colloque européen organisé par la CGT avec le soutien du Fonds social européen (FSE), en collaboration avec l'Institut Syndical d'études et de recherches économiques et sociales (ISERES) et l'Institut CGT d'Histoire sociale. L'allocution introductive rappelle les actions menées par la CGT pour lutter contre le racisme. Les communications se répartissent selon les thèmes suivants : réalités actuelles du racisme et des discriminations au travail et moyens mis en oeuvre pour lutter contre ces phénomènes. Ces questions sont traitées également sous l'angle historique, à la lumière du passé colonial de la France et des politiques d'immigration successives. Les facteurs d'intégration et les apports de l'immigration à la vie sociale, économique et culturelle sont abordés, ainsi que le rôle du mouvement social dans l'évolution du droit des immigrés. Les échanges de la Table ronde des syndicalistes européens sont également restitués. En annexe : la Déclaration de Florence du 21 octobre 1995 sur la prévention de la discrimination raciale et de la xénophobie et la promotion de l'égalité de traitement sur le lieu de travail.
A Marseille, mise en place par les entreprises et les pouvoirs publics de procédures de recrutement préférentiel de migrants.